sábado, 6 de junho de 2009

La Mauritanie dans l'attente de la signature d'un accord de sortie de crise : Vers le report de l'élection présidentielle et le partage du pouvoir




Quasiment 10 mois après le coup d'Etat en Mauritanie, un accord de sortie de crise doit être signé mercredi par l'ex-chef de la junte et ses adversaires, pour l'organisation d'une présidentielle en juillet à laquelle toutes les forces politiques participeront.

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du putsch du 6 août, a finalement annoncé mercredi à la mi-journée qu'il suspendait sa campagne, trois jours seulement avant la présidentielle boycottée par l'opposition, dont il était donné grand favori.
«Le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz a tenu son dernier meeting à Akjoujt (à 250 km de la capitale) et a confirmé qu'à partir d'aujourd'hui (mercredi), il y aurait suspension de cette campagne, dans le cadre d'un compromis trouvé avec les autres partis» mardi à Dakar, a annoncé à l'AFP son porte-parole, Ba Adema Moussa, convenant qu'il y avait «donc report de l'élection».
Ce proche du général a toutefois choisi des termes très prudents pour évoquer la suite des événements : M. Ould Abdel Aziz «sera rentré au plus tard à 16H00 (locale et GMT) à Nouakchott où il doit probablement signer l'accord», a-t-il dit.
De source diplomatique, on annonçait l'arrivée en fin d'après-midi à Nouakchott du président sénégalais Abdoulaye Wade, médiateur dans la crise.
«Les parties ont paraphé un accord à Dakar. Le Groupe (international) de contact sur la Mauritanie se déplace à Nouakchott pour participer à la cérémonie de signature», a également annoncé à l'AFP le représentant du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit.
«Il n'y a aucune raison de penser que les parties n'honoreront pas leurs obligations. Il n'y a aucune raison de douter», a renchéri M. Djinnit.
L'ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin, se déplaçant également à Nouakchott, a été tout aussi affirmatif: «Nous avons tous pleine confiance dans le fait que les conditions seront réunies cet après-midi pour la signature de l'accord paraphé hier (mardi) soir à Dakar».
Une certaine confusion avait régné dans la matinée, du fait du départ vers Akjoujt du général Aziz, qui affirmait alors être toujours en campagne électorale.
Dans la nuit, des centaines de Mauritaniens opposés au coup d'Etat avaient manifesté leur joie, aux abords de l'aéroport. Ils avaient réservé un accueil triomphal aux négociateurs du texte qu'ils percevaient comme «la mise en échec du coup d'Etat» ayant renversé le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Ould Cheikh Abdallahi, qui se considérait toujours jusqu'à présent comme l'unique président légitime, doit prendre la «décision volontaire» de son retrait, selon l'accord, de façon à ce que le président du Sénat assure l'intérim.
Si l'accord est mis en oeuvre, un gouvernement d'union composé à parité de membres favorables et opposés au putsch sera mis en place.
Les postes-clés de l'Intérieur, des Finances et de la Communication seront réservés aux partis anti-putsch et le Premier ministre sera choisi par l'ex-chef de la junte, après consultations avec ses adversaires politiques.

Sem comentários: