segunda-feira, 20 de outubro de 2008

Agression contre des prisonniers politiques sahraouis à la Carcel negra



El Aaiun (territoires occupés),Les prisonniers politiques sahraouies, Bachri Ben Taleb, Hmeidatt Ahmed Salem et El Gasmi Mohamed Lehbib ont été victimes, vendredi, d’une agression sauvage des fonctionnaires de la direction pénitentiaire la Carcel negra (prison noire) d’El Aaiun pour leur pousser à cesser la grève de la faim qu’ils mènent depuis plus d’une semaine dans cette prison, selon une source du ministère sahraoui des territoires occupés et de la diaspora.

"Des geôliers de la Carcel negra sous le commandement du tortionnaire, Abdel Ilah Zenfouri ont attaqué vendredi matin la geôle des prisonniers alors qu’ils dormaient. Les agents de la direction pénitentiaire ont procédé à menotter les trois jeunes sahraouis , a précisé la même source, ajoutant que Bachri Ben Taleb a été transféré vers une cellule individuelle, (cachot), tandis que El Gasmi Mohamed Lehbib a été transporté en coma à l’hôpital dans un état de santé critique".

Cette intervention intervient à la suite de la grève entamée par les prisonniers politiques sahraouis, dans la même prison en signe de solidarité avec leurs compatriotes et en protestation aux mauvais traitements et aux dures conditions auxquels ils sont soumis de la
part des autorités marocaines, a ajouté la même source.

Auparavant les prisonniers politiques sahraouis ont été condamnés par des verdicts de prison ferme en raison de leur participation aux manifestations pacifiques réclamant le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple sahraoui et le retrait immédiat de l’occupant marocain du Sahara occidental, rappel-t-on.


© Sahara Press Service
Agence de presse de la République Arabe sahraouie Démocratique

''Le statut avancé accordé par l’UE au Maroc constitue des réels dangers pour l’avenir du Sahara Occidental et la stabilité dans la région'' (Abdelazi



Tifariti, (territoires libérés), Le président de la République, Mohamed Abdelaziz a estimé, jeudi que "les pays de l’Union Européenne, en accordant un statut spécial et privilégié au Maroc, ne peuvent pas ne pas avoir mesuré ces sérieux risques, et prévu la manière de contenir cet éventuel grave dérapage porteur, à ne point douter, de réels dangers pour l’évolution de la question du Sahara Occidental et pour l’avenir et la stabilité de toute la région du Maghreb".

"Le Front Polisario n’est pas, faut-il y insister contre le fait que l’UE ait des relations de coopération ou des rapports privilégiés avec le Maroc. Ce qu’il craint et redoute, et que vous pouvez aisément comprendre c’est que le Maroc profite de tels rapports et les considère comme un encouragement ou une caution de la part de votre organisation à son entreprise coloniale", a écrit le Président sahraoui dans une lettre adressée à son homologue français, Nicolas Sarkozy lequel son pays assure la présidence tournante de l’UE.

"Cet encouragement ne manquerait pas, vous conviendrez, d’engendrer de fâcheuses conséquences pour la stabilité et la paix dans la région du Nord Ouest de l’Afrique dans son ensemble et se répercuter négativement sur ses rapports avec l’Union Européenne", a averti M. Abdelaziz dans sa missive.


Voici le texte intégral de la lettre


"Tifariti 16 Octobre 2008
S.E. M. Nicolas Sarkozy
Président de la République Française
Président du Conseil de l’Union Européenne



Monsieur le Président,

C’est parce que nous sommes convaincus que l’Union Européenne que vous présidez est devenue, au cours des dernières années, le moteur et la vitrine d’une Europe démocratique qui, en réussissant à faire des valeurs de liberté, d’égalité et de bonne gouvernance la base et l’essence de son système, s’est imposée à la fois comme modèle et très puissant stimulant pour tous les autres peuples et nations en quête de liberté et de dignité. Et c’est parce que nous sommes persuadés que cette auguste et prestigieuse organisation , ne peut, au risque et de se déjuger et de se discréditer , se faire la complice, à l’orée du vingt énième siècle, d’une politique de colonisation et de répression perpétrée par le Royaume du Maroc au Sahara Occidental depuis des décennies, en violation flagrante et manifeste, de la légalité internationale et au mépris des droits les plus élémentaires de la femme et de l’homme sahraouis, que nous avons décidé de nous adresse à vous.

Monsieur le président,

Au cours des derniers jours, et contre toute attente, l’Union européenne a accordé un « statut privilégié » au Royaume du Maroc, et a approuvé un train de mesures destiné à renforcer son partenariat avec lui dans les domaines, entre autres, politiques et sécuritaires.

Ces mesures ne peuvent être jugées, si elles viennent à être traduites dans les faits sans contrepartie réelle de la partie marocaine sur des sujets aussi importants que celui des droits des hommes et des femmes sahraouis dans les zones occupées par le Royaume marocain et l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental toujours promis par la communauté internationale et constamment retardé par les autorités marocaines, que comme un encouragement manifeste à l’occupation illégale par le Royaume belliciste et expansionniste du Maroc. Sans oublier que ce statut spécial accordé par l’Union au Maroc et confortée par de nombreuses facilités dans plusieurs domaines, serait à coup sûr considéré, à juste titre, comme la manifestation ostentatoire d’une franche méfiance à l’égard des autres peuples de la région ; peuples qui, parce que, engagés dans de sérieux et prometteurs processus de consolidation démocratique auraient mérité de la part de l’Europe démocratique, de ses institutions et de ses représentants un soutien et une aide à la mesure de défis qu’ils affrontent.


Monsieur le président,

Vous n’ignorez sans doute pas que le Sahara Occidental demeure aux yeux de la communauté internationale un territoire non autonome qui ploie, depuis 1975, sous le joug d’une occupation militaire entreprise en violation flagrante des principes de la charte et des résolutions des Nations unies.

Vous n’ignorez pas non plus que la cours international de justice (CIJ) , saisi par les autorités marocaines , en l’absence pourtant des représentants légitimes du peuple sahraoui, pour se prononcer sur d’éventuels liens entre le Sahara Occidental et le Royaume du Maroc a affirmé solennellement et je le cite : « la cour conclut que les éléments du renseignements portes à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territorial ente le territoire du Sahara occidental d’une part, le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part. La Cour n’a donc pas constaté l’existence des liens juridiques de nature à modifier l’application de la résolution 1514(XV) de l’Assemblée générale des Nations Unies quant à la décolonisation du Sahara Occidental et en particulier l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire. »

Avec le déploiement des forces de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour un référendum au Sahara Occidental) en 1991, le Sahara Occidental a été placé sous mandat des Nations Unies.

Faut-il vous rappeler, par ailleurs, M. le Président, que la question du Sahara Occidental est inscrite depuis 1966, sur l’agenda de la Commission des Questions Politiques Spéciales et de la Décolonisation (Commission de décolonisation) des Nations Unies, et que depuis lors, elle est en attente d’un dénouement heureux qui ne pourrait intervenir qu’en forçant l’occupant marocain à reconnaître ses torts et à permettre au peuple sahraoui, par le biais d’un référendum, juste, général et régulier, de choisir librement son devenir.


Monsieur le Président,

Depuis l’invasion militaire de son pays par le Royaume du Maroc, une partie importante de la population sahraouie a été forcée à l’exil où elle vit dans des conditions précaires et difficiles, alors que l’autre partie restée dans le territoire sous l’occupation marocaine, transformé en prison à ciel ouvert, est constamment l’objet d’une politique systématique de répression féroce et inhumaine qui se traduit, en règle générale, par des arrestations, des enlèvements, et des disparitions forcées au demeurant, régulièrement dénoncés par les Organisations Internationales des droits de l’homme et par des organisations non gouvernementales.

Le caractère aveugle et systématique des mesures répressives que font subir à nos populations civiles, les autorités coloniales marocaines dans les zones du Sahara Occidental sous leur occupation, a fait qu’il n’y a pas une seule famille sahraouie qui n’ait été touchée directement dans sa dignité ou souffert dans sa chair de la répression pratiquée, dans l’impunité totale, par les autorités d’occupation marocaine.

Il est à relever, par ailleurs, que le Maroc a procédé au cours des dernières années à la construction d’un mur, doté de moyens de surveillance sophistiquée et truffée de mines anti-personnelles. Ce mur long de 2300 km, divise le territoire sahraoui en deux parties.

En décidant de couper le territoire ainsi, les autorités marocaines ont lourdement accentué la souffrance des familles sahraouies en coupant tout lien entre elles. Elles se sont ainsi rendues responsables d’un crime dont elles doivent rendre compte devant La communauté internationale.


M. le président,

Le Front POLISARIO n’est pas, faut-il y insister contre le fait que l’union européenne ait des relations de coopération ou des rapports privilégiés avec le Maroc. Ce qu’il craint et redoute, et que vous pouvez aisément comprendre c’est que le Maroc profite de tels rapports et les considère comme un encouragement ou une caution de la part de votre organisation à son entreprise coloniale. Ce qui ne manquerait pas, vous conviendrez, d’engendrer de fâcheuses conséquences pour la stabilité et la paix dans la région du Nord Ouest de l’Afrique dans son ensemble et se répercuter négativement sur ses rapports avec l’Union Européenne.

Les pays de l’Union Européenne, en accordant un statut spécial et privilégié au Maroc, ne peuvent pas ne pas avoir mesuré ces sérieux risques, et prévu la manière de contenir cet éventuel grave dérapage porteur, à ne point douter, de réels dangers pour l’évolution de la question du Sahara Occidental et pour l’avenir et la stabilité de toute la région du Maghreb.

Dans le cas contraire, nous ne pouvons que les leur rappeler en espérant qu’ils sauraient à temps prendre les mesures appropriées pour désamorcer une situation qui risque de semer les germes d’une déstabilisation dans la région du Maghreb. Et l’une des premières mesures qui seront susceptibles à nos yeux d’éviter le pire est, en premier lieu, d’amener le Royaume du Maroc à mettre fin à sa politique de répression et aux pratiques dégradantes qu’il fait subir à nos populations civiles dans les zones du Sahara Occidental qu’il occupe illégalement, et, en second lieu, à honorer les engagements qu’il a solennellement et officiellement pris dans le cadre des Nations Unies pour permettre au peuple sahraoui d’exercer, loin de toute forme de pression et de coercition, son droit imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance.

Je vous prie de croire M. le Président de bien vouloir croire en l’expression de mes hautes et sincères considérations.

Je serais par ailleurs très reconnaissant à votre excellence qu’elle pourrait faire état du contenu de ma lettre à ses collègues dirigeants de l’Union Européenne



Mohamed Abdelaziz
Secrétaire Général du Front Polisario
Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique".