domingo, 14 de dezembro de 2008

La position de l’Espagne n’a pas aidé au règlement du conflit du Sahara occidental, estime, Mohamed Abdelaziz


Madrid, Le président, M. Mohamed Abdelaziz, a critiqué la "position ambiguë" de l’Espagne dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental et appelé la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour sauver le processus de négociations afin d’éviter un retour à la guerre.

"Malheureusement, la position de l’Espagne au lieu de faire avancer les choses (au Sahara occidental), elle les a compliquées", a déclaré le président Abdelaziz dans une interview publiée samedi par le quotidien espagnol ABC.

"Cette ambiguité (…) n’a pas aidé à avancer, ni au sein de l’ONU, ni dans le respect des droits de l’homme, ni dans la position européenne et ni encore dans le renforcement de l’Union du Maghreb arabe (UMA)", a-t-il expliqué.

Pour le dirigeant sahraoui, cette position espagnole est utilisée par le Maroc pour "affirmer son intransigeance" dans le but de prolonger davantage le conflit. Et de s’interroger, dans ce contexte, sur l’utilisation que fera le Maroc de "l’important armement" fourni par l’Espagne à ce pays.

Evoquant la reprise des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc auxquelles le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné un délai jusqu’à avril prochain, le président Abdelaziz a relevé que le Maroc "n’a même pas répondu" à la proposition du secrétaire général de l’ONU de désigner son nouvel envoyé spécial dans la région.

Tout en rappelant que M. Ban Ki-moon lui avait confirmé son appui au processus de négociations, lors de leur rencontre à New York, en novembre dernier, le président sahraoui a souligné que pour sauver ce processus, "il faut exercer des pressions sur le Maroc, comme dernière opportunité d’éviter un retour à la guerre".

Le président sahraoui s’est montré, par ailleurs, optimiste, quant à un règlement du conflit du Sahara occidental avec l’avènement du nouveau président américain. "Nous avons l’impression que, durant la présidence de Barack Obama, l’indépendance du Sahara occidental sera reconnue enfin, et ce pays fera son entrée au sein des Nations unies". "Je le dis pour plusieurs raisons.

D’abord, parce que l’Administration du nouveau président se distinguera par son respect du droit international et, dans ce cas précis, du droit à l’autodétermination reconnu par l’ONU", a-t-il expliqué.

La deuxième raison réside dans le "grand intérêt" que porte le président Obama au "respect des droits de l’homme, à l’Afrique et aux institutions continentales, comme l’Union africaine ou le Parlement africain où nous sommes représentés", a-t-il ajouté.

Parlant du rôle du roi du Maroc dans le problème sahraoui, le président Abdelaziz a constaté un "recul scandaleux" depuis la mort de son père Hassan II, en rappelant que "le Maroc a rejeté le plan de 1981, l’accord de Houston et le référendum (d’autodétermination)".

"Tout cela s’est passé depuis la mort de Hassan II", a-t-il dit. Le dirigeant sahraoui estime, enfin, que ceux qui ont défendu l’indépendance du Kosovo "se doivent aujourd’hui de défendre celle du Sahara occidental, comme cela s’est passé avec Timor Est ou avec le Koweït, ou sinon cela laissera à penser qu’il existe deux poids deux mesures dans le droit international".

L’Union européenne s’exprime pour une "solution juste" au conflit du Sahara occidental


Bruxelles, La commissaire européenne des relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner a exprimé jeudi au président de la République, Mohamed Abdelaziz, le soutien de l’Union européenne aux efforts de l’ONU pour trouver une "solution politique, durable et mutuellement acceptable" au problème du Sahara occidental.

Mme Ferrero a exprimé que la solution du conflit du Sahara occidental "doit être basée sur le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination", conformément aux résolutions onusiennes, a rapporté jeudi, l’agence de presse espagnole, EFE.

La rencontre du président de la République, Mohamed Abdelaziz avec la commissaire européenne intervient après celle qu’il avait eu en novembre dernier avec le SG de l’Onu, Ban Ki-Moon dans le cadre des tentatives du Front Polisario d’expliquer ses positions des développements de la question du Sahara occidental, notamment à la lumière de l’intransigeance du Maroc et son refus à se conformer à la légalité internationale. .

M. Abdelaziz avait réaffirmé la disponibilité de la partie sahraouie à aller aux négociations avec de bonne foi afin de parvenir à l’application des résolutions de l’Onu, avertissant contre "la politique marocaine actuelle devant conduire à plus de complications dans la région, notamment les violations marocaines des droits de l’Homme" au Sahara occidental.

A cet égard, le Président sahraoui a appelé l’Onu à exercer les pressions nécessaires sur le Maroc pour le convaincre à se conformer à la volonté de la communauté internationale, prévenant que "l’intransigeance marocaine pourra conduire la région vers le chaos".


M. Abdelaziz au cours de sa visite à l’union européenne devrait être reçu par le Président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering. Il évoquera également les conséquences du nouveau "statut avancé" accordé au Maroc par l’Union européenne dans le cadre de la Politique européenne de voisinage.

Le chef de l’Etat sahraoui communiquera en outre les efforts continus des Nations unies sur la définition du conflit du Sahara occidental comme un problème de décolonisation, et présentera la situation humanitaire actuelle des réfugiés sahraouis qui dépendent totalement de l'aide humanitaire internationale.