sexta-feira, 2 de janeiro de 2009

"Le peuple sahraoui est plus que jamais attaché à son droit inaliénable à l'autodétermination et l’indépendance", (diplomate)


Abuja,L’ambassadeur de la RASD au Nigeria, Oubi Bouchraya a estimé mardi, que "toute solution au conflit du Sahara occidental doit respecter le principe du droit des peuples à l'autodétermination à travers un referendum régulier, démocratique et transparent ", tenant compte également de la règle de l'Union Africaine qui impose "le respect des frontières héritées de l'ère coloniale", a-t-on appris de source proche de l’ambassade sahraouie à Abuja.

L’ambassadeur Oubi Bouchraya, qui s’exprimait au cours d’une interview avec la Radio Fédérale Nigérienne (FRCN) diffusée mardi soir, a affirmé qu’une telle solution "mettra définitivement un terme aux velléités d'expansion et prémunira le continent des tentatives d'occupations étrangères et colonialistes", a précisé la même source.

M. Oubi Bouchraya a exposé, lors de cette interview, les récentes évolutions du conflit sahraoui marocain à la lumière de la résolution 1813 du Conseil du Sécurité de l’ONU, précisant que "le peuple sahraoui est plus que jamais attaché à son droit inaliénable à l'autodétermination et l’indépendance", ajoutant, d’autre part, que la "soi- disante proposition marocaine est unilatérale et révèle l’intention du Maroc de continuer à manœuvrer à l'instar des puissances coloniales qui l'ont précédé".

Interrogé sur le contenu du dernier rapport de Human Rights Watch, le diplomate sahraoui a mis en évidence "la responsabilité juridique et morale de l’ONU dans la situation dramatique des territoires occupés du Sahara Occidental", appelant à prendre en considération les recommandations du rapport et "mettre en place des mécanismes au sein de la MINURSO pour surveiller le droits humains et protéger les civils sahraouis contre les crimes commis tous les jours contre eux dans les territoires occupés par le Maroc".

Sahara occidental : 2008, l'année de l'offensive diplomatique


Alger,L'offensive diplomatique des dirigeants sahraouis, leurs négociations directes avec le Maroc et les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés ont été les faits marquants ayant permis à la cause sahraouie d'occuper, durant 2008, la scène internationale, rapporte l’Agence de presse algérienne (APS).

Tout au long de cette année, les représentants du Polisario ont mené d'intenses activités diplomatiques aussi bien dans différents forums internationaux, dans les territoires libérés que dans les camps des réfugiés, pour défendre le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers un référendum régulier sous l'égide des Nations unies.

L'action diplomatique des représentants du peuple sahraoui, à leur tête le président Mohamed Abdelaziz, ont également mis toutes leurs énergies dans la sensibilisation de la communauté internationale, des instances régionales et internationales influentes sur la volonté du Polisario à faire aboutir les négociations directes avec le Maroc, sur l'avenir du Sahara occidental, conformément aux différents résolutions du Conseil de sécurité.

Alors que toutes les résolutions du Conseil de sécurité prônent l'engagement de pourparlers directs, de bonne foi et sans conditions, entre les deux parties en conflit (le Maroc et le Front Polisario), pour "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", le processus reste bloqué en raison de l'"intransigeance" du royaume (dénoncée par les Sahraouis) qui refuse tout autre alternative à son plan d'autonomie.

Cette manière visant à imposer la "marocanité" du Sahara occidental est "une nouvelle tentative des autorités marocaines d'occupation de se soustraire à leurs engagements pris depuis l'instauration de cessez-le feu entre les deux belligérants, en 1991", ont expliqué les représentants du peuple sahraoui.

"Nous ne sommes pas une province marocaine pour avoir besoin d'une autonomie administrative. Nous sommes un pays inscrit sur l'agenda de la 4e commission, à la recherche de sa décolonisation complète par le biais d'un référendum juste et régulier", a expliqué devant la 4ème commission de décolonisation de l'ONU, en octobre dernier, un diplomate sahraoui.

Il a ajouté que "sur la base de la Charte des Nations unies et de ses résolutions, le peuple sahraoui est habilité à choisir librement entre l'indépendance et tout autre option, y compris l'intégration au Maroc. C'est la doctrine de l'Onu, le contraire constituerait une doctrine de deux poids, deux mesures".

Les représentants du peuple sahraoui ont également expliqué que l'échec du 4ème round des négociations, tenu en mars dernier, était "l’œuvre de la partie adverse, alors inexplicablement soutenue dans sa thèse colonialiste par le facilitateur onusien (Van Walsum), qui avait jugé +irréaliste+ l'option d'indépendance du peuple sahraoui, se disqualifiant par là même de son rôle de médiateur".

En revanche, cette situation de blocage n'a pas découragé les autorités sahraouies qui ont mené, au cours de l'année 2008, une vaste offensive diplomatique mettant en exergue la justesse de leur revendication, l'autodétermination, à travers un règlement conforme aux résolutions onusiennes du conflit qui les oppose au Maroc.

Par la voix du chef de l'Etat, aussi bien lors de sa rencontre en novembre avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, que lors de sa récente visite aux institutions européennes, à Bruxelles et à Strasbourg, elles ont réitéré leur volonté de reprendre la série de négociations rompues de fait, par l'autre partie, et demandé aux SG de l'ONU, de nommer officiellement son nouvel représentant pour le Sahara occidental.

Le président sahraoui, informé par Ban Ki-moon, de son intention de désigner l'ancien diplomate américain au poste de médiateur dans le conflit, en la personne de Christopher Ross, a fait part de l'acceptation de la désignation de ce dernier, pour peu qu'elle soit "neutre" dans son rôle contrairement, à son prédécesseur, dont la démission exigée par les Sahraouis.

"Le rejet par les Marocains de la nomination" du nouveau représentant onusien "est une forme de chantage exercé sur l'ONU pour qu'elle accepte leur conditions", a affirmé le représentant du Polisario auprès de l'ONU.

Les autorités sahraouies continuent de militer pour que la communauté internationale exerce de nouvelles pressions sur Rabat pour qu'il reprenne les négociations, alors que le 5e round était attendu pour fin 2008.

Parallèlement aux actions politiques et diplomatiques, les autorités sahraouies ont encouragé, au cours de l'année 2008, l'Intifada dans les territoires occupés en particulier, dans les principales villes sahraouies, mais aussi marocaines.

Des dizaines de manifestations pacifiques ont réclamé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, la libération des prisonniers politiques sahraouis, et de faire la lumière sur les centaines de disparus.

Selon des sources sahraouies, "à ces actions, les autorités marocaines d'occupation ont, à chaque fois, opposé une répression de plus en plus violente, dans un silence total dû au refus d'autoriser des missions indépendantes et des représentants des médias indépendants à se rendre dans les territoires occupés".

L'année 2008 a également été celle de la revendication sahraouie et des ONG de rendre public le rapport du Haut commissariat des droits de l'homme sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, sous embargo depuis 2006. Rapport dans lequel l'organisation onusienne fait état de "graves violations" des droits de l'homme dans les territoires occupés.

Les autorités sahraouies ont, dans ce contexte, demandé d'élargir les prérogatives de la mission onusienne, la MINURSO, à la protection des droits de l'homme, sans obtenir gain de cause. Les multiples dénonciations des violations de ces droits, aussi bien par les autorités sahraouies que les centaines d'ONG amies du peuple sahraouies, ont été corroboré dans le dernier rapport de l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) et adressé au Conseil de sécurité de l'Onu.

HRW qui a fait un état des lieux accablants pour les autorités marocaines, a préconisé que l'ONU devrait assurer des "garanties" de sorte que sa présence dans la région puisse comporter un "mécanisme" régulier de surveillance des droits humains.