sábado, 27 de junho de 2009

Rencontre entre Moubarek, Bouteflika et Kadhafi. Les dessous d'un mini- sommet au Caire


Le caractère improvisé de la rencontre du Caire entre Moubarek, Bouteflika et Kadhafi laisse planer des doutes sur les objectifs d'une telle opération qui, pour une fois et en un laps de temps, s'est terminée par un consensus. Est-ce peut-être la circonstance secondaire mais aussi prétexte, le décès du petit fils du Reis, qui a forcé les "morceaux éparpillés à se ressouder" aussi vite.

Le calendrier politique de la région en serait pour quelque chose. Le sommet de l'Union africaine qui se tiendra à Syrte (Libye) le 1er juillet et le sommet des Non alignés, à la mi-juillet à Charm Echeikh (Egypte) constituent des étapes importantes dans la vie politique de la région, Afrique et monde arabe, surtout pour l'UE dont les chantiers sensibles ne connaissent toujours pas de solution hormis la crise politique mauritanienne désamorcée. Le contient noir est encore vulnérable et les velléités « guerrières » se sont encore une fois réveillées. Les leaders africains, réussiront-ils, ont-ils les moyens d'en extirper les menaces ? Somalie, Darfour, le Sahara occidental …

Le terrorisme, la pauvreté, la sécurité et surtout comment tirer profit de l'offensive asiatique et occidentale visant les ressources du continent. Le défi du développement inscrit au centre du NEPAD reste encore d'actualité avec un risque de long report en raison de la crise financière mondiale. Raison pour laquelle les leaders africains influents sont appelés à trouver d'autres alternatives. Idem pour les questions sécuritaires utilisées par les puissances comme prétexte pour ingérence et imposer leur puissance militaire. Le règlement des conflits demeure cependant la priorité de l'UA.
De l'autre coté, le sommet des Non alignés, organisation réduite, pendant longtemps, à une symbolique, le contexte actuel pourrait actualiser les principes de sa fondation pour constituer un contre poids aux autres organisations et regroupements régionaux et internationaux. Ce qui va marquer le retour de l'Egypte sur la scène africaine, et par prolongement, dans une éventuelle redynamisation de l'UMA dans laquelle elle est observateur, après avoir joué solo ces dernières années, particulièrement dans le dossier du proche orient au point de devenir le seul interlocuteur direct d'Israël et des Etats-Unis.
L'évocation de la question palestinienne, de la paix au proche orient, démarche impliquant totalement l'Egypte, pourrait participer de la volonté de Moubarek d'associer deux leaders arabo-africains pour faire face au tandem Arabie Saoudite-Jordanie, légèrement en perte de vitesse dans la région, devant d'une part l'Egypte qui a accaparé le premier rôle, et de l'autre, la Turquie qui s'est imposée comme médiateur. Mais, en dehors du soutien de la position de l'Egypte, quelle sera le rôle de l'Algérie et de la Libye dans l'équation proche- orient, sachant qu'ils sont les deux rares pays arabes à refuser la normalisation sans condition avec Israël ? Cela dit, une alliance Egypte-Algérie, Libye sera un facteur déstabilisateur de l'hégémonie saoudienne avec l'avantage d'avoir des relations privilégiées avec la Syrie et l'Iran, deux acteurs incontournables, mais marginalisés dans les plans de paix.
La candidature de Mohamed Bedjaoui à la présidence de l'UNESCO qui a quelque peu miné les relations entre Alger et le Caire a été évoquée, selon des sources. En effet, alors que la majorité des pays arabe dont l'Algérie, même Israël, soutient la candidature du ministre égyptien de la culture, Farouk Housni, l'ancien ministre algérien des AE est sorti comme un trouble fête en annonçant sa candidature sous « la bannière » cambodgienne. Malgré les pressions, Bedjaoui maintient sa position, quitte à disperser les voix arabes lors du vote en octobre prochain à Paris. Situation qui va, encore une fois, illustrer les divisions interarabes.
Ce qui a irrité l'Egypte qui a lancé de son coté une offensive de charme dans d'autres capitales occidentales en faveur de son candidat. Farouk Housni aurait souhaité une candidature arabe consensuelle afin d'imposer pour une fois un président arabe et musulman à l'UNESCO. Avis que ne semble pas partager Bedjaoui qui persiste et signe contre l'avis de l'Algérie et du monde arabe.

Par :Djilali Benyoub

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