sábado, 27 de junho de 2009

FRONTIÈRES MARITIMES-EXPANSIONISME DU MAKHZEN


Délimitation des frontières maritimes entre le maroc et l'espagne
Iles Canaries, les frontières de la discorde


L'ONU se penche, le 22 juin, sur l'épineuse question de délimitation des frontières entre les côtes marocaines sahraouies et les Iles Canaries.

I. Harakat

Le torchon brûle à nouveau avec le voisin espagnol. Cette fois-ci, c'est de la délimitation des frontières maritimes entre les côtes sahraouies et l'archipel des Iles Canaries qu'il s'agit.
Rabat et Madrid n'étant pas parvenus à se mettre d'accord sur le tracé desdites frontières, ce sont les Nations Unies, plus précisément la Commission des limites du plateau continental qui se pencheront finalement sur ce dossier à la date du 22 juin 2009.
Suite à la sollicitation de l'Espagne, l'ONU vient en effet d'accepter de jouer le rôle d'arbitre dans cette épineuse question qui envenime depuis plusieurs années déjà les relations entre les deux royaumes.
Ce recours à l'instance internationale sonne presque comme un ultimatum à l'adresse de Rabat.

En réponse au premier rapport déposé par Madrid à l'ONU à ce sujet le 11 mai 2009, le porte-parole du gouvernement marocain, Khalid Naciri, avait, le mercredi 13 mai 2009 à la sortie du Conseil du gouvernement, déclaré que la délimitation des frontières maritimes à partir des Iles Canaries était «une opération importante, technique et complexe qui requiert, naturellement, un accord entre les gouvernements du Maroc et de l'Espagne» et que celle-ci devait se dérouler «dans un esprit d'entente et de dialogue sérieux prenant en considération les revendications naturelles des deux Etats».
Trois jours plus tard, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, fait officiellement savoir l'opposition catégorique du Maroc «à toute modification des frontières maritimes», tout en soulignant son ouverture à toute proposition de négociation avec Madrid.

Souveraineté

Il faut dire que les réclamations des deux voisins sont pour le moins difficilement conciliables. Madrid estime que c'est la ligne médiane des deux côtes qui doit être prise en compte, autrement dit que les frontières entre l'archipel et le Maroc doivent être fixées selon la règle d'équidistance. D'où sa demande à ce que sa souveraineté soit étendue à 648,2 kilomètres, soit bien au-delà des 370 kilomètres maritimes. Rabat veut pour sa part faire également entrer dans cette délimitation la plaque continentale, ce qui ferait que les limites maritimes marocaines iraient jusqu'à une vingtaine de kilomètres des côtes de Lanzarote, l'une des sept îles principales des Canaries. Et c'est là que le bât blesse.
Non pas tant par susceptibilité patriotique que par intérêt économique et géostratégique: au cas où c'est le point de vue marocain qui est pris en compte, la ligne de démarcation passerait plus près des Iles Canaries que des côtes marocaines, ce qui fait que la plupart des sites de prospection pétrolière espagnols se retrouveraient alors dans les eaux territoriales marocaines.

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