terça-feira, 19 de maio de 2009

MAURITANIE-COUP D'ÉTAT


Un proche du Général : La divergence sénégalo-libyenne est à l'origine de l'échec de la médiation



Cheikh Tidjane Gadio et Ali Triki viennent d'arriver à Dakar où ils ont l'intention de rendre compte de leur médiation au président sénégalais Abdoulaye Wade, avant que le libyen continue vers Tripoli, pour faire un rapport au Guide Mouammar Kadhafi, en sa qualité de président de l'Union africaine (UA).

Les deux médiateurs ont réussi à réunir les trois protagonistes de la crise, hier soir, autour d'une même table de négociation : les soutiens du Général Ould Abdel Aziz, le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD). Mais ils n'ont obtenu qu'un maigre engagement de bonne intention, où chacun se déclare prêt à œuvrer à une solution à la crise.

Peu après le départ des médiateurs, les principaux état-major politiques entament l'exercice polémique de définition des responsabilités, que chacun rejette sur l'autre :

- Le Général Ould Abdel Aziz est accusé d'avoir tué la médiation dans l'œuf en déclarant que le report de la présidentielle n'est pas envisageable ; or, ce recul constituait l'axe central sur lequel s'articulait la médiation sénégalaise ;

- De leurs côté, les proches du Général considèrent que les anti-putsch sont incapables d'accorder leurs violons et ne constituent pas, de ce fait, un interlocuteur crédible. Selon eux, tandis que le FNDD s'entête à exiger le retour au pouvoir de Ould Cheikh Abdellahi, le RFD considère, lui, cette page tournée.

Une source, dans l'entourage du Général, indique, par ailleurs, que le FNDD aurait proposé le démantèlement du Bataillon de sécurité présidentielle (Basep) ; le RFD demanderait la supervision de l'élection présidentielle différée, par l'Organisation des Nations Unies (ONU). Selon la même source, les délégués du Général ont refusé les deux propositions.

L'arbitrage voulu par Wade était mort-né dès le départ ; notre interlocuteur précise : "pour entamer une négociation, il faut que les parties soient d'accord sur un minimum qui constitue une base de départ. Or, là, les protagonistes ne s'entendent sur rien, de toute évidence mais, plus grave, les médiateurs ne parlent pas le même langage : pour les libyens, l'initiative prolonge celle entamé, en vain, par Kadhafi. Les sénégalais, quant à eux, y considèrent une dynamique neuve".

Avant de conclure : "selon les sénégalais, la médiation est sénégalaise avant tout, bien qu'elle soit parrainée par l'ONU et l'UA au travers, respectivement, de la présence de Saïd Djinnit le représentant spécial en Afrique de l'Ouest et de Jean Ping, Président de la Commission d'Addis Abéba. Justement, les deux s'opposaient, dès le début, à la l'intervention controversée de Kadhafi en faveur de la junte".

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