terça-feira, 19 de maio de 2009

Le Front Polisario "reprendra les armes en cas d’échec des négociations (chef du Gouvernement)


Madrid, Le chef du Gouvernement, M. Abdelkader Taleb Omar, a affirmé que le Front Polisario, en cas d’échec du 5e round de négociations avec le Maroc, sous l'égide de l’ONU, "n’aura d’autre alternative que reprendre les armes".

"La direction du Front Polisario est très gênée par cette situation d’enlisement dans laquelle se trouve le conflit sahraoui. Elle veut passer à une autre étape et si le cinquième round de négociations échoue, nous n’aurons d’autre alternative que la reprise de la guerre", a souligné dernièrement le premier ministre dans un entretien à l’agence de presse espagnole EFE.

Dans ce contexte, il a rappelé que lors du dernier congrès du Front Polisario, tenu en décembre 2007, de nombreux délégués ont exprimé leur déception à l’égard de la médiation des Nations unies "qui ne sont pas parvenues à organiser le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui pour lequel elles s’étaient engagées à tenir en 1992".

"17 ans sont passés déjà et pour d’aucuns, cela est plus que suffisant pour conclure que le Maroc n’a pas la volonté nécessaire d’avancer et que le Conseil de sécurité ne parvient non plus à imposer ses résolutions et obliger ce pays à les respecter", a-t-il relevé.

Le 12e congrès du Front Polisario avait donné mandat à la direction sahraouie d’établir une évaluation objective des négociations sous l’égide de l’ONU dans un délai maximum de trois ans.

"Une année et demi sont passées déjà. S’il y a des avancées nous privilégions la voie pacifique, mais si nous parvenons à la conclusion que les choses n’avancent pas. Nous devons passer à la phase des préparatifs militaires afin de reprendre les armes car, nous sommes prêts à tout sauf à la reddition ou accepter le fait accompli du Maroc", a averti le chef du Gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

M. Taleb Omar a expliqué, dans ce sens, que la direction du Front Polisario fait face à une pression de "plus en plus grande" de la part du peuple sahraoui, particulièrement les jeunes, qui "ne supporte plus l’enlisement de la situation et exige le retour à la guerre".

"La direction a de plus en plus de problèmes pour contenir la population sahraouie et il y a de grands risques, au cas où il n’y a pas de progrès, de nous voir contraints à opter pour la guerre pour laquelle nous sommes préparés", a-t-il assuré.

Le chef du Gouvernement sahraoui a souligné également que malgré la longue attente pour que justice lui soit rendue et ses dures conditions de vie, le peuple sahraoui est déterminé "plus que jamais" à lutter pour son droit à l’autodétermination et l’indépendance, contrairement aux prévisions du Maroc.

"Le Maroc a travaillé beaucoup sur le facteur du temps : il pensait que les Sahraouis allaient se décourager, que le Front Polisario allait se décomposer, mais il n’a récolté, au contraire, que des positions plus radicales et plus dures que celles attendues", a-t-il fait observer.

M. Taleb Omar a critiqué, par ailleurs, la position de la France qui a empêché la création d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, dans la dernière résolution du Conseil de sécurité.

"Il est très préoccupant qu’un pays qui se dit défenseur de la liberté et des droits de l’homme ne condamne pas la répression et les crimes du Maroc au Sahara occidental", a-t-il souligné, en estimant que ce mécanisme aurait représenté une avancée pour établir la confiance en prévision du cinquième round de négociations, dont la date reste encore à déterminer.

Le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l'ONU depuis 1966. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, sans aboutir à une avancée réelle.

Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.

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