sábado, 28 de março de 2009

Les explications de Moratinos sur le règlement du conflit sahraoui un "défi" à la légalité internationale (Mohamed Abdelaziz)


Madrid, Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a qualifié de "défi à la communauté internationale" les dernières explications du ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, sur le règlement du conflit du Sahara occidental, estimant que la "solution correcte" doit passer par le libre exercice du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance.

"Défendre, d’un côté le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et affirmer de l’autre que l’initiative marocaine est quelque chose de positif est une contradiction de la part de Moratinos. Elle n’est ni réaliste, ni acceptable, voire une position dangereuse en faveur du Maroc, en plus qu’elle constitue aussi un défi à la légalité internationale", a souligné le président Abdelaziz dans une interview mise en ligne mercredi par plusieurs sites espagnols.

"Une fois de plus, Moratinos semble avoir comme seul objectif d’entraver l’autodétermination du peuple sahraoui, une position qui est en contradiction avec la réalité actuelle à savoir, la présence sur le terrain de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), et tant qu’elle soit présente sur le territoire et porte cette appellation, cela signifie que les propos de Moratinos sont un mensonge", a-t-il ajouté.

Dans ce sens, M. Abdelaziz a souligné que "non seulement le Front Polisario défend l’idée du référendum, mais aussi la Minurso au nom des Nations unies". Pour le président de la République, les explications fournies dernièrement par Moratinos aux députés espagnols sur la position de son pays à l’égard du conflit sahraoui constituent une "autre tentative de rééditer la manœuvre de l’Accord tripartite de Madrid de 1975".

Rappelant que "ni le partage du territoire entre la Mauritanie et le Maroc, ni l’accord tripartite ni encore son occupation n’ont réussi à régler le problème", le président Abdelaziz a appelé ainsi l’Espagne et la communauté internationale à "réfléchir et à laisser, au moins pour une fois, le peuple sahraoui choisir librement entre les différentes options, dont celle de l’indépendance", estimant que c’est la "solution correcte" pour mettre fin au conflit.

M, Abdelaziz qui a dénoncé par ailleurs le Maroc qui a renié ses engagements internationaux en faveur de l’organisation du référendum d’autodétermination, s’est déclaré confiant que "tôt ou tard" le Sahara occidental sera indépendant.
"Le fait que le Maroc rejette aujourd’hui le référendum et l’indépendance du Sahara occidental ne signifie pas qu’il ne va pas l’accepter à l’avenir", a-t-il encore dit.

Le président Abdelaziz a rappelé également qu’en 1975, le Maroc avait partagé le Sahara occidental avec la Mauritanie en disant qu’une partie lui appartenait pour ensuite nier cet accord lorsque Nouakchott avait reconnu que c’est un territoire sahraoui.

"Ces tergiversations dans la politique marocaine démontrent son manque de crédibilité et aucun pays dans le monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental", a-t-il affirmé.

Après 33 ans de lutte, le peuple sahraoui "est aujourd’hui uni plus que jamais et sa détermination est plus grande dans la défense de ses droits, au moment où la cause sahraouie bénéficie de nombreux soutiens", a encore affirmé le président de la République pour qui "l’indépendance de la RASD est une voie irréversible".

"Il est possible qu’il y ait beaucoup d’obstacles sur cette voie, il est possible que le sang coule, et malgré cela, nous poursuivrons la lutte jusqu’au jour où nous verrons une ambassade marocaine à El Aaiun et une autre sahraouie à Rabat, et que s’instaure une véritable coopération entre les deux peuples basée sur le respect et la fraternité", a-t-il souligné.

Le président de la Républiquea relevé, d’autre part, que cette "paix relative ne veut pas dire qu’elle soit définitive ni la fin de la lutte", expliquant que "nous voulons donner une chance à la solution politique, nous sommes en train de mener une résistance pacifique, une Intifada avec des méthodes pacifiques, menée par des jeunes, des femmes, des vieillards et des enfants aussi bien dans les territoires occupés qu’à l’intérieur du Maroc".

Il a rappelé également que si le peuple sahraoui avait accepté le cessez-le-feu en 1991 c’était justement pour "éviter l’effusion du sang sahraoui et marocain, et cela ne veut dire nullement que nous avions échoué ou fait des concessions, bien au contraire tout le monde peut témoigner que nous avons agi de bonne foi pour régler le conflit du Sahara occidental".

"Si demain nous retournons à la guerre, toute la responsabilité incombera au Maroc, car il a fait échouer le Plan de paix de 1991, le Plan Baker ainsi que les rounds de négociations à New York", a-t-il averti en conclusion.

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