quinta-feira, 23 de outubro de 2008

Le Front Polisario exprime ses inquiétudes sur les dangers qui peuvent découler du statut avancé accordé au Maroc



Bruxelles, Le Front Polisario a réitéré aux responsables des institutions de l'Union européenne ses inquiétudes, exprimées déjà par le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, sur les dangers qui peuvent découler du statut avancé qu'elle a accordé au Maroc récemment.

"Le statut spécial, n'est pas un nouvel accord matériel qui se substitue à l'accord d'association en vigueur entre l'UE et le Maroc, et qui constitue le cadre politique qui définit les relations entre les deux parties, mais l'octroi d'un tel statut suscite les inquiétudes du Polisario", a déclaré mercredi, M. Mohamed Sidati, représentant du Front Polisario pour l'Europe, à l'issue d'une rencontre avec des responsables des institutions européennes.


M. Sidati a transmis mardi à des responsables des institutions européennes à Bruxelles, une copie de la lettre que le président Abdelaziz à adressée au Président français, et Président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, dans laquelle il lui confirme notamment que le statut avancé accordé récemment par l'Union européenne (UE) au Maroc "est porteur de réels dangers pour l'avenir du Sahara occidental et la stabilité de la région".

Pour M.Sidati, "la raison essentielle qui justifie les inquiétudes des sahraouis est qu’ils craignent l'usage qu'en fera le Maroc pour conforter son fait colonial sur le Sahara occidental".

"Ce statut, tout en étant qu'une déclaration d'intention politique, suppose également qu'on s'achemine vers un renforcement des relations financières et une coordination dans plusieurs domaines, notamment militaires et en matière de sécurité, entre les deux parties", a-t-il ajouté.

A cet égard, M. Sidati s'est interrogé sur les garde-fous mis en place pour que les avantages accordés au Maroc dans ce cadre ne soient pas détournés à des fins d'occupation. "Quel est le mécanisme de contrôle existant actuellement, ou ceux envisagés, pour faire en sorte que les aides multiples que facilite cet accord ne soient pas détournées par le Maroc à des fins d'occupation et de répression contre le Sahara occidental", s'est-il demandé.

Par ailleurs, il s'est interrogé sur le contexte choisi par l'UE pour octroyer un tel statut. "Au préalable, ne fallait-il pas s'assurer dans les faits que les valeurs prônées par l'UE sont et seront respectées par le Maroc", s'est-il demandé.

"L'expérience au Sahara occidental nous enseigne qu'il n'en fut rien", a affirmé le représentant du Front Polisario".

On se retrouve au contraire devant une occupation par la force, qui a pour corollaire une répression et une violation systématique des droits de l'homme, un bradage des ressources naturelles du territoire occupé, à quoi s'ajoute un non-respect de la légalité internationale et la non-application des résolutions de l'ONU qui stipulent la mise en oeuvre du droit à l'autodétermination par la voie d'un référendum libre et régulier", a-t-il ajouté.

D'autre part, ce qu'il considère comme "préoccupant", est l'incidence d'un tel accord sur "la recherche sincère et sérieuse d'une solution pacifique et définitive du conflit du Sahara occidental".

"Certains, et particulièrement le peuple du Sahara occidental, voient dans cet accord une sorte de "blanc seing" au Maroc dans sa volonté d'asseoir sa politique expansionniste, ce qui revient qu'avec un tel statut, le Maroc, va-t-en guerre, peut entraîner l'Union européenne dans des situations indésirables et mettre à rude épreuve la paix, la stabilité et la sécurité dans le Maghreb", a-t-il constaté.

Donc, a-t-il soutenu, "l'octroi de ce statut complique quelque part la tâche de l'ONU et contrarie les efforts de la communauté internationale à trouver une solution juste, pacifique et définitive".

"L'Union européenne, devrait normalement, tirer les leçons, et surtout accorder sa politique avec les principes de liberté, de démocratie et des droits de l'homme qu'elle dit défendre", a-t-il dit.

Au sujet de ses entretiens avec les responsables européens, M. Sidati a indiqué que ces derniers lui ont assuré "avoir exprimé la position de l'Union européenne dans son soutien actif à l'ONU et à son SG Ban Ki-moon, et leur disponibilité à soutenir les Nations Unies dans leurs efforts en faveur de négociations directes pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, permettant l'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions des Nations Unies".

M. Sidati a par ailleurs souligné que les représentants de l'UE lui ont confirmé que celle-ci "sera toujours exigeante sur la question des droits de l'homme", et qu'elle "ne peut en aucun cas tolérer leur violation, notamment au Sahara occidental".

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