domingo, 14 de junho de 2009

La vérité, cette entêtée




N'autre vision


Le trône voisin a décidé d'inclure aux élections marocaines d'hier les territoires du Sahara occidental qu'il occupe militairement depuis 1975. Comme si ces élections boudées par les populations sœurs du Maroc pouvaient être le miracle qui métamorphoserait les Sahraouis, volontairement républicains, en sujets de Sa Majesté. Une autre fois se vérifie le mot du général Giap assurant que «le colonialisme est un mauvais élève». Le Maroc ne se rappelle-t-il pas que son protecteur d'hier et de toujours nous désignait comme des Français lorsqu'il nous colonisait. Pendant 132 ans, on nous présentait pour gagner la partie frauduleusement comme tels ! Jusqu'au jour où le bruit du baroud indisposa les tricolores et aida De Gaulle à lâcher son fameux «je vous ai compris». Avant de se résoudre à organiser le référendum d'autodétermination, les Français avaient pensé comme tout bon colonialiste qu'il suffisait de remplir un peu plus le ventre et la poche des indigènes pour se maintenir et gagner la partie. Mais dès que le peuple algérien a eu la latitude de s'exprimer librement, il renvoya vite et le colonialisme et ses «bienfaits».

La décision d'inclure les territoires occupés du Sahara occidental aux élections marocaines a été, bien sûr, mal accueillie par le Polisario. Un acte de «provocation grave, de menace à la sécurité et à la stabilité de la région et de défi flagrant des chartes onusiennes et de la volonté de coopération de la partie sahraouie «, soulignait, jeudi dernier à la radio algérienne, M. Brahim Ghali, l'ambassadeur sahraoui à Alger.
Lundi dernier, le président Mohamed Abdelaziz avait appelé M. Ban Ki-moon à «intervenir en urgence» pour empêcher l'extension des élections marocaines aux territoires du Sahara. Des élections qui n'ont rien de légal, alors que pas un seul pays ne reconnaît la souveraineté marocaine sur la RASD, membre fondateur de l'UA, reconnue, elle, par quelque 80 pays. Rabat opte pour des consultations dignes d'un pur colonialisme… tiers-mondiste, mais refuse la consultation qui débarrasserait la région d'un conflit qui l'empoisonne depuis plus de trente ans.

M. Z.

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