quinta-feira, 9 de outubro de 2008

La pré condition marocaine d´autonomie paralyse les négociations de Manhasset (Polisario)





New York (Nations unies), Les négociations de Manhasset sur l’autodétermination au Sahara occidental sont paralysées par la pré condition marocaine d’autonomie, a dénoncé mercredi à New York le Front Polisario devant la 4e commission de l’Onu, chargée de la décolonisation.

"Les dernières négociations de Manhasset n’ont pas avancé, même dans l’établissement de certaines mesures de confiance proposées par l’Onu, parce que le Maroc pose la pré condition" d’autonomie, a déclaré le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari.

Ceci "constitue une violation de la résolution 1754" adoptée en avril 2007 par le Conseil de sécurité de l’Onu, a-t-il affirmé. "Si cette pré condition infondée n’est pas retirée, un progrès substantiel lors de futures négociations n’est, simplement, pas possible", a-t-il souligné.

La résolution 1754 avait établi le cadre légal des pourparlers directs qui avaient démarré deux mois plus tard entre le Maroc et le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, avec pour but de parvenir à une "solution politique juste, définitive et mutuellement acceptable qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination".

Le Conseil de sécurité avait invité les deux parties au conflit au Sahara occidental a discuter entre elles de bonne foi et sans conditions préalables. La localité de Manhasset, près de New York, a abrité quatre rounds de ces négociations sans parvenir à une avancée. Un cinquième round est prévu après la confirmation attendue de la nomination de l’Américain Christopher Ross en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu, M. Ban Ki-Moon, au Sahara occidental.

Le Front Polisario est "déterminé à continuer à croire en la prééminence de la légalité internationale en tant que paramètre essentiel", a ajouté M. Boukhari, soulignant la volonté de la partie sahraouie de continuer à coopérer avec le secrétaire général de l’Onu et avec son nouvel envoyé personnel.

"Nous avons l’espoir que notre voisin (le Maroc) va agir sérieusement et qu’un jour il optera pour des négociations sérieuses", a-t-il poursuivi. Les Sahraouis "sont prêts à donner ce qui doit être donné et à prendre ce qui doit être pris. En un mot, nous sommes prêts à négocier, sauf sur le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de notre peuple", a-t-il affirmé.

"Nous ne sommes pas une province marocaine pour avoir besoin d’une autonomie administrative. Nous sommes un pays inscrit sur l’agenda de la 4e commission, à la recherche de sa décolonisation complète par le biais d’un référendum juste et régulier", a précisé M. Boukhari.

"Sur la base de la Charte des Nations unies et de ses résolutions, le peuple sahraoui est habilité à choisir librement entre l’indépendance et toute autre option, y compris l’intégration au Maroc. C’est la doctrine de l’Onu, le contraire constituerait une doctrine de deux poids, deux mesures", a-t-il martelé.

"Nous sommes un peuple pacifique victime d’un acte d’injustice sans précédent dans l’histoire de l’Afrique postcoloniale. Le prix est et sera élevé, mais nous sommes déterminés à poursuivre notre combat légitime et notre résistance, jusqu’au plein exercice de notre droit inaliénable à l’autodétermination", a assuré M. Boukhari.

"Le retranchement du Maroc derrière sa position prolongée d’intransigeance, conjuguée à sa répression continue contre notre peuple, n’aidera pas à établir la confiance et les conditions nécessaires à une solution pacifique basée sur l’autodétermination", a-t-il prévenu.

Le Maroc "évoque ouvertement un réalisme politique dangereux, taché d’un sang
innocent, comme substitut à la légalité internationale", a déploré le représentant
du Front Polisario.

Il a rappelé que le sort de plus de 600 civils et 151 militaires sahraouis demeure inconnu depuis l’invasion du Sahara occidental par le Maroc en 1975.

M. Boukhari a ajouté que le Haut commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme (HCDH) avait souligné dans un rapport en septembre 2006 que la violation des droits humains dans les territoires sahraouis occupés découlait du non-respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Il a également rappelé que le Maroc avait accepté en 1991 le plan de paix Onu-OUA
(Organisation de l’Unité africaine), incluant l’indépendance du Sahara occidental
comme option au référendum d’autodétermination qui devait être organisé l’année
suivante et pour lequel la Minurso (Mission de l’Onu pour l’organisation d’un
référendum au Sahara occidental) avait été déployée.

"Le Maroc, a-t-il déploré, est revenu sur son engagement, comme il n’a pas honoré ses engagements ultérieurs pris à la signature des accords de Houston de 1997" qui précisaient les modalités d’application du référendum d’autodétermination et qui avaient été endossés par le Conseil de sécurité.

En 2003, Rabat "a raté l’occasion en or qu’a été le plan Baker", a-t-il aussi regretté, en référence au plan présenté par l’ancien chef de la diplomatie américaine M. James Baker, alors envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu.

Ce plan, accepté par le Front Polisario et adopté par le Conseil de sécurité comme étant la "solution politique optimale" au conflit du Sahara occidental, proposait l’organisation du référendum d’autodétermination après une période transitoire d’autonomie de cinq ans au maximum.

Dix-huit ans après son déploiement, "la Minurso, dans son quartier général à El Aaiun, est encerclée par les drapeaux marocains, humiliée et impuissante devant les violations des droits de l’homme qui y sont commises. Comment cela peut-il être sous les yeux des Nations unies", s’est-il interrogé.

La 4e commission, qui a entamé ses travaux annuels lundi, a continué mercredi à entendre les "pétitionnaires" (représentants d’ONG, anciens responsables politiques, …) sur la question du Sahara occidental.

La plupart des intervenants ont appelé l’Onu à agir pour permettre au peuple
sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.

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