domingo, 19 de julho de 2009

Les Etats-Unis mettent fin à l'inertie pro-marocaine dans les négociations sur le Sahara occidental (presse)


Madrid, L'arrivée du président américain, Barack Obama à la Maison Blanche et la médiation menée par le Représentant personnel du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ont fait bouger les choses par rapport au conflit sahraoui qui se trouve dans l'impasse depuis plus de 30 ans, écrit vendredi le quotidien espagnol ABC.

Sous le titre "Les Etats-Unis mettent fin à l'inertie pro-marocaine dans les négociations sur le Sahara occidental", le journal a rappelé que M. Ross "qui a un plus grand poids diplomatique" que son prédécesseur, le hollandais Peter Van Walsum, a déjà effectué deux tournées dans la région, à l'issue desquelles il a convoqué pour la fin du mois de juillet une rencontre informelle à Vienne pour réactiver les rounds de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario.

Des sources de la Maison Blanche citées par ABC soulignent que le "président Obama soutient les efforts en cours de M. Ross pour trouver, dans le cadre des Nations Unies, une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable pour les deux parties".

Une précision qui a "conforté les espoirs du Front Polisario selon lesquels le +Yes we can+ du président américain puisse s'appliquer également au Sahara occidental", ajoute le journal. ABC, qui perçoit un changement de la politique américaine vis-à-vis de la question sahraouie cite, dans ce contexte, une source diplomatique occidentale spécialisée depuis des décennies dans le conflit du Sahara occidental confirmant ce changement.

"Pour moi, le signe évident de ce changement est que ni Ross ni l'ambassadrice américaine, Susan Rice, n'ont soutenu au sein de l'Onu de manière claire le plan +d’autonomie+ du Maroc, comme l'a fait l'Administration Bush.

"Et le fait de ne pas le soutenir est un signe important", a affirmé cette source au quotidien espagnol. Le représentant du Front Polisario aux Nations Unies, Ahmed Boukhari, cité lui aussi par le journal, estime que l'Administration Obama "a désactivé le pilotage automatique" hérité des précédents gouvernements américain.

Un "pilotage automatique qui laissait augurer le soutien de Washington à la proposition marocaine +d’autonomie+ lors de la réunion du Conseil de sécurité du mois d’avril", a-t-il dit. "Cependant, la nouvelle ambassadrice américaine à l'Onu, Susan Rice, n'a fait référence à aucun appui explicite au plan marocain, contrairement à la pratique habituelle de ses prédécesseurs dans le poste sous l'administration de Bush", a relevé Boukhari.
"C'est là l'élément le plus fondamental que nous pouvons interpréter comme une révision de la politique des Etats-Unis à l'égard de la question sahraouie. Un silence que l'on peut interpréter comme une absence de continuité par rapport à l'ancien président Bush", a expliqué le responsable sahraoui.

Il a souhaité dans ce sens que le président Obama "implique l'Onu à trouver une solution au conflit sur la base de la légalité internationale, le Plan de règlement et les travaux réalisés par James Baker", l'ancien Envoyé spécial de l'Onu pour le Sahara occidental.

Enfin, ABC, a rappelé que la lettre adressée par le président Obama au roi du Maroc ne mentionne nullement la proposition marocaine +d'autonomie" au Sahara occidental, ce qui a déclenché "l'alerte chez les négociateurs marocains", a-t-il conclu.

Par ailleurs, et dans un autre article intitulé "Barack Obama et le Sahara occidental", paru dans le même journal, le juriste Carlos Ruiz Miguel, est revenu longuement sur la genèse du conflit sahraoui, les différentes résolutions de l'ONU soutenant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, le Plan Baker soutenu par le Conseil de sécurité et le changement de la politique américaine à l'égard de ce conflit.

"Obama est arrivé à la présidence pour réduire les tensions et mettre fin aux abus de la dernière période de Bush. Sa proposition est de miser sur la légalité internationale et constitutionnelle comme moyen de solution des conflits", écrit-il.

"Le Sahara occidental, un conflit mineur pour les Etats-Unis, devient ainsi la pierre angulaire d'une politique étrangère basée sur ce modèle", observe le juriste espagnol.

"Il n’est pas rare, par conséquent, que Obama ait cessé de soutenir la proposition marocaine dite +d'autonomie+ qui, en déniant au peuple sahraoui le droit à choisir son destin parmi diverses options, viole non seulement le Droit international mais est antidémocratique et profondément immorale", affirme-t-il.

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