sábado, 6 de junho de 2009
La présidentielle mauritanienne reportée au 18 juillet prochain
La junte militaire amorce son retour vers la légalité constitutionnelle
Prévue pour le 6 du mois en cours, l'élection présidentielle mauritanienne a finalement été reportée au 18 juillet prochain, après six jours de négociations marathoniennes dans la capitale sénégalaise Dakar, sous l'égide d'une médiation internationale. «La date de l'élection présidentielle est fixée au 18 juillet pour le premier tour et le cas échéant au 1er août pour le deuxième tour», a déclaré le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, lisant un communiqué final, rapporte l'AFP.
Les rédacteurs dudit communiqué affirment que ce report a pour but de «permettre la participation de toutes les forces politiques» à ce scrutin, qualifié par l'opposition de «mascarade électorale». La crise politique que vit actuellement la Mauritanie est née du coup d'Etat du 6 août dernier contre le premier président mauritanien démocratiquement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi en mars 2007. Le putsch a été mené par le chef de la junte militaire, le général Mohamed Ould Abdel Aziz qui a démissionné de ses fonctions le 16 avril pour se porter candidat à la présidentielle. Tard dans la soirée de mardi, les différentes délégations mauritaniennes ont signé un accord qui permettra la mise en place, avant samedi 6 juin, d'un gouvernement d'union composé à parité de membres pro et anti-putsch.
Les postes-clés de l'Intérieur, des Finances et de la Communication sont réservés aux partis anti-putsch, indique le communiqué, qui précise toutefois que le Premier ministre sera choisi par le meneur du coup d'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz. Concernant ce dernier point, les partis anti-putsch seront consultés.
La signature de l'accord a eu lieu hier à Nouakchott entre les différentes parties en conflit.
M. Ahmed Ould Daddah, le chef du Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition), a estimé mardi soir, à partir Nouakchott, que la conclusion de cet accord constituait une «victoire de la raison contre la violence», rapporte encore l'AFP. Ould Daddah a appelé au «respect de ses clauses», estimant qu'une
«nouvelle ère s'ouvre pour la démocratie et le développement de la Mauritanie et que les coups d'Etat et le non-droit n'ont plus leur place dans ce pays». Quelques minutes après l'annonce de la nouvelle, des milliers de personnes, partisans des anti-putsch, ont défilé dans les rues mauritaniennes pour saluer cette décision. L'accord de Dakar prévoit également «l'annonce et la formalisation de sa décision volontaire [du général M. Ould Abdel Aziz, ndlr], concernant le mandat du président». Autrement dit, le général Mohamed Ould Abdel Aziz doit se retirer complètement de son poste de président autoproclamé de la Mauritanie en faveur du président du Sénat qui assurera l'intérim jusqu'à la date de la tenue de l'élection présidentielle le 18 juillet prochain.
Le coup d'Etat du 6 août dernier a été sévèrement condamné par de nombreux Etats africains qui avaient demandé un «retour à l'ordre constitutionnel». L'Union européenne a aussi décidé de suspendre ses aides et de geler son accord de coopération avec la Mauritanie suite à ce putsch.
Par Lyès Menacer
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