sábado, 6 de junho de 2009
La présidentielle de samedi en mauritanie reportée in extremis au 18 juillet
Le général Ould-Abdelaziz cède à la pression internationale
À trois jours seulement du déroulement de l'élection présidentielle, le général Mohamed Ould-Abdelaziz a fait machine arrière pour accepter le report du scrutin au 18 juillet prochain. Ses représentants ont signé mardi à Dakar un accord permettant la participation de toutes les forces politiques et mettre un terme à la crise née du coup d'État militaire du 6 août 2008. Il fallut six jours d'intenses tractations entre les délégations mauritaniennes, sous l'égide d'une médiation internationale, pour que soit signé dans la capitale sénégalaise un document prévoyant la mise en place le 6 juin au plus tard d'un gouvernement d'union composé à parité de membres pro et anti-putsch. La cérémonie s'est déroulée en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade, puis se sont donné la main, sous les applaudissements de l'assistance. Le texte devait être paraphé hier par les protagonistes de la crise mauritanienne à Nouakchott. Il faut dire que les concessions des putschistes sont de taille, car les postes clés des ministères de l'Intérieur, des Finances et de la Communication sont réservés aux partis anti-putsch. Quant au Premier ministre, il sera choisi par l'ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, après consultations avec les forces anti-putsch. Réunis au sein d'un groupe de contact, les médiateurs de la communauté internationale avait proposé lundi après-midi aux délégations mauritaniennes un report de la présidentielle et la constitution d'un gouvernement d'union, ce qui fut accepté par les parties en conflit. Réagissant à cet événement, le chef du Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition) Ahmed Ould Daddah a estimé que la conclusion de l'accord pour une sortie de crise signé à Dakar constituait une "victoire de la raison contre la violence". Dans le même ordre d'idées, il a appelé au "respect de ses clauses", affirmant qu'une "nouvelle ère s'ouvre pour la démocratie et le développement de la Mauritanie" et que les "coups d'État et le non-droit n'ont plus leur place dans ce pays". Le représentant de la commission de l'Union européenne dans cette médiation, Gilles Hervio, pense que cet accord "va ouvrir la voie à la coopération trop longtemps suspendue". Pour rappel, l'UE avait officiellement suspendu en avril pour deux ans sa coopération avec la Mauritanie en raison du coup d'État d'août et assuré que sa reprise était conditionnée au "retour à l'ordre constitutionnel". Ceci étant, des centaines de Mauritaniens opposés au putsch du 6 août ont accueilli hier avec triomphe l'accord de Dakar sur le report de la présidentielle, perçu par ces militants comme "la mise en échec du coup d'État". Dès leur sortie du salon d'honneur de l'aéroport, des représentants du Front anti-putsch ont été portés en triomphe par leurs partisans, venus fêter l'accord obtenu au terme de six jours de négociations à Dakar.
Par : Merzak T./Agences
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