domingo, 17 de maio de 2009
Visite de Bouteflika en France: les raisons d'un report
Le président Abdelaziz Bouteflika n'ira pas en France en juin prochain. Jeudi, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangère a confirmé le report de ce déplacement annoncé au lendemain de l'élection présidentielle du 9 avril. « Aucune date n'a été fixée pour cette visite, même si le mois de juin a été évoqué. Nous travaillons avec les autorités algériennes à sa préparation », a-t-il indiqué au cours d'un point de presse.
Selon une source diplomatique française, le report de la visite a été décidé, début mai, à la demande de la partie algérienne. Selon des informations recueillies par tsa-algerie.com
de sources concordantes, le président Bouteflika n'a pas souhaité se rendre en France en juin prochain essentiellement pour trois raisons.
La première est liée au soutien apporté par la France au Maroc lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier du Sahara occidental. Le 30 avril dernier, le représentant français à l'ONU avait bataillé fermement contre un texte de résolution élargissant le mandat du contingent des casques bleus au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le Front Polisario, qui administre les camps de Tindouf, était favorable à cet élargissement. Mais Rabat, accusé de violer les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, était opposé à une telle surveillance.
La position française n'a pas été officiellement critiquée par Alger. Mais elle a été perçue comme une provocation d'autant que le Parlement européen et plusieurs ONG internationales de défense des droits de l'homme avaient appelé à un tel élargissement du mandat de la Minurso.
L'autre raison est liée aux nombreux dossiers qui empoisonnent les relations bilatérales : affaires des enfants issus de mariages mixtes -notamment celui de la fillette Sophie Scharbook-, la mémoire et la repentance de la France pour les crimes coloniaux, l'immigration et la circulation des personnes, le durcissement des conditions d'investissement étranger en Algérie qui touchent fortement les groupes étrangers...Les deux présidents souhaitent aboutir à des solutions sur au moins une partie de ces dossiers avant d'envisager une rencontre.
Enfin, le traitement par les médias français de la présidentielle du 9 avril avait fortement surpris et choqué au sommet de l'Etat algérien. La presse française a été unanime à présenter l'Algérie comme un pays qui s'éloigne à la fois du progrès et de la démocratie. Au lendemain de l'annonce des résultats, ces médias avaient évoqué une fraude massive et un taux de participation très loin de la réalité observée sur le terrain.
Dans ce contexte, un voyage à Paris en juin, après seulement deux mois de l'élection présidentielle était à haut risque pour le président Bouteflika d'autant que ce déplacement avait pour but de donner une légitimité internationale à sa réélection pour un troisième mandat.
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