domingo, 31 de maio de 2009
La RASD dénonce la tentative du Maroc de dénaturer le principe du droit international à l'autodétermination
Madrid, Le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar a dénoncé vendredi à Madrid la tentative du Maroc de dénaturer le principe même du Droit international de l'autodétermination pour "légitimer un fait accompli" au Sahara Occidental.
"La gravité de la position marocaine ne consiste pas seulement dans le rejet du référendum d'autodétermination, mais dans sa tentative de dénaturer le principe même du Droit international de l'autodétermination, en le déformant unilatéralement pour forcer la légitimation d'un fait accompli colonial", a souligné le premier ministre, à la clôture des travaux des 3e Journées des universités publiques de Madrid sur le Sahara Occidental.
Pour lui, "c'est là l'objectif de sa fameuse théorie, de ce qu'il considère comme réalisme politique, et avec laquelle il veut simplement pervertir la légalité internationale qui constitue la référence exclusive de toute solution" au conflit du Sahara occidental.
Ce qui a amené, M. Taleb Omar, à s'interroger sur "la valeur" que peuvent avoir le système des Nations Unies et les autres instances internationales qui ont le devoir de veiller à la légalité internationale.
"Comment peut-on expliquer qu'au lieu de faire prévaloir la raison et la justice, ces instances internationales se confinent dans une attitude d'impuissance face à l'injustice de la force?" s'est-il demandé, tout en dénonçant le fait que des "thèses aussi absurdes soient soutenues par des puissances comme la France qui ne cesse d'encourager le régime marocain dans sa position d'intransigeance et de mépris à l'égard de la légalité internationale".
Face à cette situation, le chef du Gouvernement de la RASD, a estimé que la crédibilité de l'ONU est aujourd'hui "sérieusement atteinte", en relevant ses "18 années d'impuissance pour faire appliquer ses propres résolutions" et sa mission au Sahara Occidental, la MINURSO, "comme étant la seule au monde qui ne se préoccupe pas de la situation des droits de l'homme".
M. Taleb Omar a affirmé également que la solution du conflit sahraoui doit être basée sur des "principes solides de légalité qui tiennent compte de l'essence, de la nature du problème en soi". "La question qui est posée ici est un problème de souveraineté, de décolonisation", a-t-il ajouté.
Ainsi, il a qualifié d"'inadmissible" la proposition marocaine dite "d'autonomie" car elle vise à "vider l'autodetermination de son principe, et d'escamoter l'élément essentiel de souveraineté", a-t-il expliqué en affirmant qu'elle "ne peut être la base pour une solution démocratique".
"La solution démocratique, celle qui colle à la légalité internationale et respecte la volonté des Sahraouis, est la seule voie acceptable pour créer un climat de confiance, de coopération et de paix durable", a-t-il encore affirmé.
Le responsable sahraoui a par ailleurs dénoncé certaines allégations, selon lesquelles l'occupation du Sahara Occidental "est importante pour garantir la sécurité et la stabilité interne du Maroc", les qualifiant d"'affirmations erronées qui n'ont pas de sens".
Dans ce cadre, il a expliqué que "la stabilité actuelle du Maroc est très relative" et en vaut pour preuve les "paramètres de développement humain dans ce pays, l'émergence de mouvement et d'organisations extrémistes, dirigés et formés de marocains ayant menés des actions terroristes, tant au Maroc qu'en Europe ou en Irak, l'augmentation alarmante du taux de chômage, particulièrement chez les jeunes marocains".
Pour lui, encourager le Maroc dans son occupation du Sahara Occidental est une thèse "immorale et injuste", affirmant que vouloir "sacrifier les droits nationaux des sahraouis pour régler les problèmes internes du régime marocain est une position aussi bien condamnable qu'inacceptable".
M. Taleb Omar a également affirmé que les sahraouis disposent de "tous les éléments de viabilité en tant qu'Etat", ajoutant que même si cette viabilité "se mesure au facteur démographique, les sahraouis sont beaucoup plus nombreux que plusieurs Etats membres, aujourd'hui, des Nations-Unies".
Ouvertes mardi dernier, les 3e Journées des Universités publiques de Madrid sur le Sahara Occidental ont regroupé de nombreux académiciens, juristes et personnalités politiques venus de plusieurs pays, à l'image notamment, du membre du Congrès américain, Donald Payne, l'ancien responsable de la MINURSO, Francesco Bastagli, pour débattre du thème générique: "Sahara occidental:internationalisation et droits de l'homme".
Les participants ont réaffirmé à cette occasion la nécessité d'organiser un référendum d'autodétermination, juste et régulier, sous l'égide des Nations-Unies, pour permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin.
De même qu'ils ont rejeté le projet marocain d"'autonomie" que veut imposer le Maroc au peuple sahraoui et à la communauté internationale, et qui est "illégal et non viable".
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