terça-feira, 16 de dezembro de 2008

La CEAS exhorte Zapatero à soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination



Madrid, La Coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui (CEAS) a exhorté le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, à jouer un "rôle prépondérant" dans le règlement du conflit du Sahara Occidental et de soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

"Devant la société espagnole et devant l’histoire, je vous exhorte à assumer un rôle de plus grand protagonisme et de prendre une initiative dans la résolution de ce sanglant conflit (…) et ce, sur la base de la responsabilité (de l’Espagne) en tant que puissance colonisatrice de ce territoire et comme un des Etats responsables du drame que continuent de vivre les citoyens sahraouis", écrit le président de la CEAS, José Manuel Taboada, dans une lettre ouverte au chef de l’Exécutif espagnol, à l’occasion de la tenue à Madrid de la 9e réunion de haut niveau hispano-marocaine, à Madrid.

Dans ce sens, la CEAS demande au président Zapatero "d’insister" auprès de ses interlocuteurs marocains sur la "nécessité d’un accord entre les parties (le Front Polisario et le Maroc) devant respecter les résolutions et recommandations de l’ONU, ainsi que la légalité clairement établie par le droit international pour permettre la décolonisation du Sahara Occidental à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination reflétant la libre volonté des habitants de ce territoire".

Pour M. Taboada, les "relations de proximité et de confiance" entre l’Espagne et le Maroc "ne peuvent, ni ne doivent être scellées sur la base d’une nouvelle tromperie pour les droits internationalement reconnus au peuple sahraoui, ni dans le double ou triple langages qui occultent les véritables intentions, ou dans la recherche de formules qui ne font que trahir les espoirs d’un peuple qui a largement démontré sa maturité et sa patience ainsi que sa recherche pacifique d’une solution juste, en accord avec la légalité internationale"

La CEAS,qui regroupe près de 200 associations de soutien au peuple sahraoui, en appelle également à Zapatero pour intervenir auprès du Maroc afin de mettre fin à sa politique "ouvertement répressive, disproportionnée et arrogante" contre les Sahraouis dans les territoires occupés, dont le "seul délit est de défendre leurs intérêts et aspirations et de vouloir un Sahara Occidental libre".

La CEAS a interpelé, à cet égard, M. Zapatero, devant les "procès-mascarade, les arrestations arbitraires, les matraquages et les tortures" dont sont victimes quotidiennement les Sahraouis dans ces territoires "devant le silence honteux des grandes puissances et du gouvernement espagnol".

Dans ce sens, la coordination a estimé que le dirigeant espagnol "ne peut rester indifférent" devant des faits dénoncés à plusieurs reprises par les différentes organisations de défense des droits de l’homme, et partiellement recueillis dans le rapport 2006 du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme.

Pour tout cela, la CEAS a demandé à M. Zapatero d’assumer un "rôle prépondérant qui correspond légalement à l’Etat espagnol" en tant que puissance administrante du Sahara occidental, tout en souhaitant qu’il crée, durant 2009, les "conditions adéquates pour une décolonisation définitive" de cette ancienne colonie espagnole.

La coordination invite encore M. Zapatero à accorder le statut diplomatique à la représentation sahraouie en Espagne comme l’a fait l’Union européenne avec la représentation palestinienne, et "faire un pas de plus en se joignant, comme inducteur du processus de décolonisation, aux pays qui ont déjà reconnu la RASD qui assure l’une des vice-présidences de l’Union africaine".

"Aussi, nous vous demandons ce qui nous semble être juste et que vous répareriez, au moins en partie, l’honneur entaché et la crédibilité d’un Etat qui, par rapport à cette question (sahraouie), n’a jamais su être à la hauteur de la responsabilité qui lui incombait", conclut le président de la CEAS dans sa lettre au président Zapatero.

Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, avait critiqué, rappelle-t-on, la "position ambiguë" de l’Espagne dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental.

"Malheureusement, la position de l’Espagne au lieu de faire avancer les choses (au Sahara occidental), elle les a compliquées", avait déclaré le président Abdelaziz dans une interview publiée samedi par le quotidien espagnol ABC.

"Cette ambiguité (…) n’a pas aidé à avancer, ni au sein de l’ONU, ni dans le respect des droits de l’homme, ni dans la position européenne et ni encore dans le renforcement de l’Union du Maghreb arabe (UMA)", avait-il expliqué.

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