terça-feira, 19 de maio de 2009

Le Royaume fait dans la désinformation


Le premier secrétaire de l'ambassade de la République sahraouie a dénoncé jeudi «les pratiques coloniales du régime marocain».

Les responsables marocains ont redoublé d'ardeur et semblent s'être fixé comme mission de tromper l'opinion publique du Royaume alaouite et tenter de renforcer le dernier bastion qui soutient encore son projet de large autonomie, à l'instar de la France. Le premier secrétaire de l'ambassade de la Rasd à Alger a battu en brèche, jeudi à l'université de Laghouat, les gesticulations marocaines lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple sahraoui organisée par l'Unea, l'Union nationale des étudiants algériens.

Mohamed El Aghdef Aoua est certain que les autorités marocaines doutent fortement de la mise en pratique de leur plan d'autonomie. «Le Maroc a fait montre de relâchement quant au principe d'autonomie, une fois convaincu que son application est impossible et il a commencé des manoeuvres pour empêcher le travail de la Minurso, notamment en ce qui a trait à la protection des droits de l'homme et l'arrêt des violations dans les territoires sahraouis», a déclaré le diplomate sahraoui, qui ne pensait pas aussi bien dire puisque pratiquement au même moment où il tenait sa conférence Mohammed VI lançait de son côté dans l'arène, son homme lige, celui qui a été dûment mandaté par le trône marocain, pour faire de l'Algérie sa cible privilégiée: son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
Cet homme-là est tout simplement diabolique. Ecoutons-le: «Le Conseil de sécurité a mis l'accent sur l'importance extrême de l'aspect humanitaire, rejoignant en cela les appels du Maroc pour lever le blocus imposé aux populations des camps de Tindouf en Algérie et mettre un terme à leur calvaire.» Le Maroc, a-t-il poursuivi, souhaite dans ce contexte que l'Algérie «se conforme à l'appel du Conseil de sécurité, au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'accomplir pleinement et sans entraves leur droit au retour librement consenti parmi leurs familles dans la mère patrie, le Maroc, pour y vivre en toute quiétude et sécurité».

Les déclarations schizophréniques de Taïeb Fassi Fihri n'ont d'égales que leur volonté de tromperie. Le diplomate marocain semble être frappé d'amnésie au point d'avoir oublié que c'est le Royaume marocain qui est la puissance colonisatrice de la région. La dernière qui existe encore à travers le monde. Les résolutions 1871 et 1831 appellent le Maroc et non l'Algérie à entamer des pourparlers sans préalables avec le Front Polisario.
«Ces pourparlers doivent viser à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable et qui pourvoie à l'autodétermination du peuple sahraoui», a indiqué le communiqué du Conseil de sécurité qui a accompagné l'adoption de la résolution 1871 le 30 avril dernier. Une première victoire pour le Polisario que le Maroc feint d'ignorer.

Le premier secrétaire de l'ambassade de la Rasd lui rend la monnaie de sa pièce. «Le front Polisario rejette la proposition marocaine portant l'adoption de l'autonomie comme solution à la question sahraouie», a-t-il souligné. Un plan que Mohammed VI tente de faire porter par les Corcas (Conseil royal consultatif pour les affaires sahraouie) dont les membres sont des supplétifs soumis à la Cour royale, favorables à l'annexion du Sahara occidental. Ce que dénonce vivement le diplomate sahraoui. La tentative d'imposer un interlocuteur imaginaire à la place du Front Polisario pour représenter le peuple sahraoui est une tentative désespérée, qui ne peut en aucun cas aboutir.

Mohamed El Aghdef Aoua n'a pas manqué d'épingler la France. «Les élites françaises devraient agir afin que les autorités de ce pays cessent de s'aligner sur la proposition marocaine et à respecter les principes de la révolution française (Liberté, Egalité, Fraternité), à travers le droit des peuples à l'autodétermination et le soutien des révolutions pour la libération de par le monde, dont la question sahraouie». Un appel qui risque de rappeler à la France un passif qu'elle n'est pas encore près d'éponger.

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