Bruxelles, Le Président de la République, Mohamed Abdelaziz, a exprimé vendredi à Bruxelles ses "vives préoccupations" suite aux dernières déclarations exprimées par le gouvernement espagnol sur le règlement du conflit du Sahara occidental.
"Nous avons suivi les déclarations du gouvernement espagnol, et nous sommes vivement préoccupés par les nouvelles positions politiques exprimées au sujet du règlement du conflit du Sahara occidental", a déclaré M. Abdelaziz, à l'issue de sa visite de travail effectuée aux institutions européennes à Bruxelles (Belgique) et Strasbourg (France).
Le Président sahraoui est "convaincu" qu'"en soutenant, ce qui est appelé +initiative marocaine+, le gouvernement espagnol s'engage à jouer avec le droit légitime et sacré du peuple sahraoui à l'autodétermination".
"L'Espagne, à qui incombe la responsabilité de la situation dans la région et de ce que subit le peuple sahraoui depuis 1975, vient de franchir un nouveau pas dans sa tentative de tergiverser sur le droit sacré du peuple sahraoui à l’autodétermination", a insisté M. Abdelaziz, tout en appelant ce pays à "arrêter la dérive grave vers laquelle il se dirige".
Le Président Abdelaziz accuse, d'autre part, le gouvernement espagnol de couvrir les crimes commis par le Maroc contre le peuple sahraoui, notamment ceux relatifs aux dépassements importants en matière de droits de l'homme.
"Nous avons l'impression que le gouvernement espagnol protège les violations des droits de l'homme au Sahara occidental par le Maroc", a-t-il dit.
Préoccupé également par les importantes ventes d'armes au Maroc, le Président sahraoui, qui réaffirme "l'existence de ventes d'armes et une aide militaire importante espagnoles aux marocains", a soutenu que "ces armes sont destinées à renforcer les capacités militaires marocaines, et à dominer encore plus les territoires occupés du Sahara occidental".
"Ceci dénote de la volonté espagnole à soutenir l'armée marocaine à violer les droits nationaux du peuple sahraoui et l'opprimer encore plus", ajoute-t-il.
"Nous ne sommes pas contre des relations de voisinage respectables, ni contre des relations privilégiées entre l'Espagne et le Maroc, mais nous n'acceptons pas et nous nous opposons catégoriquement, à ce que ces relations soient construites au détriment des droits nationaux du peuple sahraoui", a-t-il conclu.
La réaction du président sahraoui fait suite aux dernières déclarations du président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, faites lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre marocain Abbas El Fassi, où il a appelé les parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc) à "avoir la capacité de faire des concessions et d'assouplir leur position".
Au terme des travaux de la 9e réunion de haut niveau hispano-marocaine, et dans la déclaration commune rendue publique, l'Espagne a considéré que la proposition d’autonomie marocaine constitue une "contribution positive dans le cadre des négociations substantielles pour parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui assure le principe de l’autodétermination, dans le cadre des résolutions 1754, 1783 et 1813 du Conseil de sécurité" de l'ONU.
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