Bruxelles, Le statu quo au Sahara occidental ne sert personne et peut même menacer la paix actuelle, en raison de la frustration que ressent le peuple sahraoui, a souligné le représentant du Front Polisario à Bruxelles, M. Jamal Zakari.
"Cela fait plus que 17 ans que nous attendons que la communauté internationale parvienne à imposer au Maroc la tenue du référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, qui a été reporté 29 fois", a rappelé M . Zakari, lors d’une conférence, organisée mardi soir, par les amis du "Monde diplomatique" de Belgique, sous l’intitulé "Le conflit oublié du Sahara Occidental".
Il a, d’autre part, insisté sur la situation de détresse dans laquelle vivent actuellement les populations sahraouies "oubliées", situation qui a, d’ailleurs, été présentée aux participants à la conférence dans un documentaire réalisé par l’ONG internationale Oxfam, dans les camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés.
Pour le diplomate Sahraoui, "parler d’un conflit presque oublié", peut aider et faire avancer les choses". "Nous sommes oubliés dans le désert depuis le 6 septembre 1991, date de la signature du cessez le feu entre le Front Polisario et le Maroc, mais il ne faut pas oublier que le conflit date lui depuis plus de 33 ans, et que les souffrances de ce peuple ont commencé à ce moment là", a-t-il encore rappelé.
"Le processus de paix est au point mort, et nous demandons à tous ceux qui sont disposés à nous aider d’essayer de faire réveiller la communauté internationale avant que ça ne soit trop tard, et avant que le feu ne reprenne", avertit t-il, avant d’ajouter que "la guerre c’est la plus mauvaise chose à envisager, et le pire qui puisse arriver c’est de la reprendre".
Il a aussi regretté les tergiversations des autorités marocaines qui ne font que retarder la reprise des négociations entre les deux parties, pour empêcher l´organisation du référendum d´autodétermination du peuple sahraoui.
Le Maroc bloque également la nomination du représentant personnel au Sahara occidental, après la fin de mandat, non renouvelé, de Peter Van Walsum, a-t-il encore regretté.
Pour mieux éclairer l’auditoire sur la situation actuelle, M. Zakari a énuméré toutes les concessions déjà faites par le Front Polisario pour aller dans le sens d’une solution consensuelle.
Il a indiqué que le Front Polisario a présenté à l’ONU une proposition de solution basée sur le référendum d’autodétermination incluant en plus de l´option indépendance les deux autres options marocaines d´autonomie et d’intégration.
"Les autorités Sahraouis ont également donné des preuves de leur bonne volonté et des assurances à leur voisin le Maroc qu’elles sont prêtes à discuter et même en chiffre sur la question des richesses sahraouies", qui sont, selon lui, les raisons réelles au centre de ce conflit.
A ceux qui s’inquiétaient au sujet de l’inaction de l’Union européenne, il affirmera que l’UE a les moyens de faire pression sur la Maroc, mais qu’elle ne les utilisent pas.
"Nous estimons que l’UE a les moyens de faire pression sur le Maroc, mais qu’elle ne les utilisent pas. Nous estimons aussi qu’elle devrait lui faire comprendre que la guerre et que le statu quo ne peuvent avoir que des conséquences négatives pour les deux parties".
"Ce que nous exigeons, du moins, c’est que le Sahara occidental ne soit pas intégré dans les nouveaux accords bilatéraux, dont celui du "statut avancé" accordé récemment par l’UE au Maroc", a-t-il conclu.
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